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Название книги: Les Cahiers De Malte Laurids Brigge
Автор(ы): Rainer Rilke
Жанр: Классическая проза
Адрес книги: http://www.6lib.ru/books/Les-Cahiers-De-Malte-Laurids-Brigge-155627.html
Traduction Maurice Betz11 septembre, rue TouilIer.C’est donc ici que les gens viennent pour vivre? Je serais plutôt tenté de croire que l’on meurt ici. Je suis sorti. J’ai vu des hôpitaux. J’ai vu un homme qui chancelait et s’affaissa. Les gens s’assemblèrent autour de lui et m’épargnèrent ainsi la vue du reste. J’ai vu une femme enceinte. Elle se traînait lourdement le long d’un mur haut et chaud, et étendait de temps à autre les mains en tâtonnant, comme pour se convaincre qu’il était encore là. Oui, il y était encore. Et derrière lui? Je cherchai sur mon plan: maison d’accouchement. Bien. On la délivrera, rien ne s’y oppose. Plus loin, rue Saint-Jacques, un grand bâtiment avec une coupole. Le plan indique: Val de Grâce, hôpital militaire. Je n’avais d’ailleurs pas besoin de ce renseignement, mais peu importe. La rue commença à dégager de toutes parts des odeurs. Autant que je pouvais distinguer, cela sentait l’iodoforme, la graisse de pommes frites, la peur.
Название книги: Les Cahiers De Malte Laurids Brigge
Автор(ы): Rainer Rilke
Жанр: Классическая проза
Адрес книги: http://www.6lib.ru/books/Les-Cahiers-De-Malte-Laurids-Brigge-155627.html
Traduction Maurice Betz11 septembre, rue TouilIer.C’est donc ici que les gens viennent pour vivre? Je serais plutôt tenté de croire que l’on meurt ici. Je suis sorti. J’ai vu des hôpitaux. J’ai vu un homme qui chancelait et s’affaissa. Les gens s’assemblèrent autour de lui et m’épargnèrent ainsi la vue du reste. J’ai vu une femme enceinte. Elle se traînait lourdement le long d’un mur haut et chaud, et étendait de temps à autre les mains en tâtonnant, comme pour se convaincre qu’il était encore là. Oui, il y était encore. Et derrière lui? Je cherchai sur mon plan: maison d’accouchement. Bien. On la délivrera, rien ne s’y oppose. Plus loin, rue Saint-Jacques, un grand bâtiment avec une coupole. Le plan indique: Val de Grâce, hôpital militaire. Je n’avais d’ailleurs pas besoin de ce renseignement, mais peu importe. La rue commença à dégager de toutes parts des odeurs. Autant que je pouvais distinguer, cela sentait l’iodoforme, la graisse de pommes frites, la peur.
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