La disparition de Fandor читать онлайн

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taire était entré si rapidement dans le salon qu’il n’avait pas encore eu le temps de dépouiller son majestueux manteau rouge.
Répondant distraitement aux tendres effusions de sa sœur, Martial Altarès – car tel était le nom du jeune homme – jeta un regard circulaire dans le salon et parut fort ennuyé de n’y voir que son beau-frère.
— Quoi, demanda-t-il, les Borel ne sont pas là ?
— Pas encore. Et il est déjà huit heures un quart.
— Est-ce qu’ils ne viennent pas ?
— Ils ont accepté. Je ne comprends guère ce retard.
— C’est qu’ils demeurent loin, fit le militaire. J’ai vu arriver le train qui doit les amener. Il se croise avec le mien à la halte de Garros.
— Ça vous embête, hein, de ne pas les voir ? fit-il, non pas à cause de Borel, mais à cause de Madame.
Et comme les deux hommes étaient seuls, car Delphine, incapable de rester en place, avait quitté le salon, Timoléon suggéra, avec un clignement d’œil :
— Vous lui faites la cour, pas vrai, à Mme Borel ? Oh, n’essayez pas de dire le contraire, je l’ai bien remarqué.
— Jamais de la vie ! Certes, Mme Borel est charmante. Mais ça n’est pas une raison, et puis, quand même, vous comprenez bien que devant ma sœur…
— Oh quoi, fit Timoléon en levant les bras au ciel, elle n’a plus douze ans, votre sœur, et telle que je la connais, ce n’est pas cela qui l’effaroucherait.
Mais le spahi, lui aussi, faisait de grands gestes et, prenant un air convaincu, protestait avec véhémence :
— Jamais, entendez-vous, jamais je ne dirai ou ferai quelque chose de tant soit peu incorrect devant ma sœur. C’est une sainte, cette femme-là, c’est une perle qu’on vous a donnée, je ne sais pas si vous vous en apercevez, mais on vous le dira dans le pays et, tout compte fait, si vous voulez ma façon de p
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